Ça sent le bédo et la bière. Dans cette petite pièce enfumée et surchauffée par les ordinateurs, une dizaine de hackers se retrouvent chaque mercredi au Loop (Laboratoire ouvert ou pas). Depuis un mois, ils sont installés à la «Gare XP», un squat du XIVe arrondissement parisien, au bord du périphérique. Depuis quatorze mois, l'OP Syria-Opération Syrie a été lancée. Le but : aider les opposants au régime d'Al-Assad dans leur révolution sur Internet.
Parmi la dizaine de personnes présentes ce soir-là, certains préfèrent se faire discrets : «C'est cool d'aider les gens, mais il y a des intérêts économiques importants en Syrie. Je veux pas me faire buter dans un parking», explique un membre du groupe hacktiviste Telecomix. D'autres assument leur engagement, à l'image de B3N (ils s'appellent tous par leur pseudonyme) qui s'est engagé «par conviction politique». Pour Okhin, 30 ans, physique rectiligne et dynamique comme une pile électrique, c'est avant tout le «challenge informatique» qui l'a motivé. Il pousse même le vice en ajoutant que, si les opposants syriens avaient bloqué le réseau contre Bachar al-Assad, il l'aurait rétabli. Des déclarations qui suscitent le débat à la Gare XP.
Pour communiquer entre la France et la Syrie, les opposants doivent se connecter sur IRC, une messagerie instantanée fréquentée par les hackers. En tapant ensuite le nom d'un forum, ils sont mis en relation avec les hackers français (et d'autres). Les informations