«J’avais signé un texte sur la Libye, avec beaucoup d’autres, parce que, justement, je pensais qu’on pouvait sauver des populations sans entraîner un conflit international. L’aventure libyenne, c’était un concours de circonstances historiques unique, on ne peut pas reproduire ce modèle. En Libye, Kadhafi avait détruit sa propre armée parce qu’il n’avait pas confiance en ses militaires alors que l’armée de Bachar al-Assad est très puissante, avec une force de frappe pratiquement intacte. Ensuite, Al-Assad est un monstre froid mais il jouit d’une réelle popularité parmi les siens, il n’est pas discrédité comme Kadhafi, un fou halluciné. La Russie n’acceptera pas de perdre sa seule base navale entre Gibraltar et le Caucase. Enfin, on ne sait pas vraiment ce qu’est cette opposition syrienne, myriade de groupes peut-être pas plus démocratiques que le président Al-Assad, une nébuleuse où des membres d’Al-Qaeda sont infiltrés.
«La position de Nicolas Sarkozy, qui fait la comparaison avec la Libye, est irresponsable. Les trois grands parrains de Bachar al-Assad dans ce conflit - la Chine, la Russie et l’Iran- s’opposeront à tout renversement par la force du gouvernement de Damas, quant à l’Amérique, notre parrain à nous, elle n’ira jamais à la guerre avant la présidentielle de novembre. David Cameron, notre partenaire en Libye, a décliné toute intervention. L’inquiétude n’en est pas moins bien réelle, des analystes, israéliens en particulier, estimant que Bachar al-Assad, s’il perd,