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Libération
Reportage

Zaatari, opération coup de soin

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A la frontière jordanienne, la France a installé un bloc opératoire performant, mais inadapté à la situation.
publié le 15 août 2012 à 22h16

D’abord il y a le vent. Ensuite le sable, qui entre dans la bouche, se colle aux cheveux et imprime les habits. Le mariage des deux provoque sur le camp de Zaatari des bourrasques et des mini-tornades rouges. C’est dans cette plaine désertique du nord de la Jordanie, à 20 kilomètres de la frontière syrienne, que sont rassemblés les réfugiés syriens qui fuient les violences. Après les avoir accueillis dans des centres de transit improvisés près de la ligne frontalière, les Jordaniens ont décidé de rassembler les émigrés sur ce vaste espace aride aménagé avec l’aide du Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR). Pour l’instant, ils sont entre 5 000 et 6 000 à y résider, le camp pouvant en accueillir jusqu’à 120 000. L’ONU a planté les tentes, construit des sanitaires, différentes associations humanitaires fournissent nourriture et produits de première nécessité et l’Organisation jordanienne hachémite de charité supervise le tout. Et c’est ici que, depuis quelques jours, la France a décidé de monter un hôpital de campagne, déployant 85 militaires pour l’«opération Tamour», dont 20 membres du personnel médical.

Le cœur du dispositif est un ensemble de tentes comprenant un petit bloc opératoire pour de la chirurgie d'urgence spécialisée en traumatologie. «Ici, vous voyez les respirateurs, les moniteurs de surveillance, les dispositifs de traitement de sang, le champ stérile, égrène un infirmier anesthésiste. Le tout placé dans une tente climatisée pour pro