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Libération

La justice britannique refuse à un homme totalement paralysé le «droit à mourir»

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Cet homme victime du syndrome d’enfermement («locked-in syndrome») demandait qu’un médecin puisse mettre fin à ses jours légalement, sans devenir un meurtrier au regard de la loi.
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publié le 16 août 2012 à 16h41

Les trois juges de la Haute Cour britannique, bien que reconnaissant le caractère tragique du cas de Tony Nicklinson, 58 ans, ont estimé qu'il ne revenait pas à la justice de s'écarter de la position légale, selon laquelle «l'euthanasie volontaire est un meurtre» qu'elles qu'en soient les motivations.

Les juges ont estimé qu'il revenait au Parlement de changer éventuellement la loi et que tout changement «devrait être entouré des garde-fous que seul le Parlement peut décider».

Tony Nicklinson, victime d'une attaque cérébrale en 2005, est totalement paralysé et dépendant dans sa vie quotidienne. Il ne peut plus parler et communique grâce à un tableau électronique ou un ordinateur. Il a qualifié sa vie d'«insupportable». Il demande à pouvoir bénéficier, lorsqu'il le souhaitera, de l'aide d'un médecin pour mourir, ne pouvant faire lui-même aucun geste pour se donner la mort.

Une seconde victime du syndrome, qui a demandé à garder l’anonymat et à être appelé «Martin», 47 ans, a également perdu son combat devant la justice pour bénéficier du droit à l’euthanasie.

La Haute Cour de justice britannique avait ouvert la porte à leur requête en déclarant en mars dernier recevable le cas de Tony Nicklinson. Elle avait jugé qu'il avait le droit de demander «qu'il ne soit pas illégal pour un médecin de mettre fin ou d'aider à mettre fin à ses jours sur la base de la nécessité», compte tenu que son handicap majeur ne lui permettait pas de mettre fin lui-même