Increvable. Le parrain colombien de la cocaïne Pablo Escobar, abattu sur un toit lors de sa cavale en décembre 1993, n'en finira jamais de faire parler de lui. Depuis le mois dernier, des albums à l'effigie du caïd moustachu circulent dans les quartiers pauvres de Medellín, là où il recrutait certains de ses tueurs à gages. Les cahiers, apparemment l'œuvre d'un éditeur clandestin, «se sont très bien vendus», selon un épicier de quartier, et les pochettes d'images autocollantes qui permettent de les remplir partent comme des petits pains à 100 pesos pièce (5 centimes d'euro).
«L'erreur de Pablo a été de faire de la politique, a doctement expliqué au quotidien El Espectador un acheteur de 10 ans, John Estiven. Sinon, il serait encore là, en train de trafiquer.» Cet apprenti politologue a déjà presque rempli son «narco-Panini», comme sa sœur et sa cousine, et colle les images en double sur le placard de sa chambre. Les autocollants mêlent des photos d'époque du parrain à des scènes de la telenovela à succès El Patrón del Mal - biographie du même Pablo.
La mairie de Medellín, qui se démène depuis vingt ans pour que le nom de la ville ne soit plus associé au mot «cartel», chercherait une faille légale pour faire interdire l’album. C’est que le fantôme du roi de la poudre blanche est tenace : ces derniers mois, le «Tour Escobar», organisé par des proches du mafieux, proposait déjà aux touristes de les mener sur les lieux de son é