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Les Pussy Riot du chant aux camps

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Pour une «prière punk» anti-Poutine prononcée lors d’un concert donné à Moscou en février, les trois musiciennes activistes ont été condamnées vendredi à deux ans de détention.
Nadezhda Tolokonnikova, Yekaterina Samutsevich et Maria Alyokhina lors du prononcé du verdict à Moscou, le 17 août. (Photo Maxim Shemetov. Reuters)
par Frédérick Lavoie, Intérim à Moscou
publié le 17 août 2012 à 22h06

Deux ans de colonie pénitentiaire pour trente secondes de prière punk. La performance Sainte Vierge, chasse Poutine ! du 21 février à la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou vaudra aux trois musiciennes de Pussy Riot de rester sous les verrous jusqu'en mars 2014.

La juge Marina Syrova a décidé d'être clémente. Au lieu des trois ans requis par l'accusation pour «hooliganisme» et «incitation à la haine religieuse», elle a allégé d'un an la peine de Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Maria Alekhina, 24 ans et Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans. La magistrate a motivé sa décision par le fait que deux des accusées sont mères d'enfants en bas âge, et par les «troubles de la personnalité» relevés chez les trois membres du groupe lors de l'expertise psychiatrique.

«Vandalisme». Après presque six mois de détention provisoire et trois semaines d'un procès expéditif, les militantes féministes auront droit à un régime pénitentiaire à sécurité moyenne, au lieu de celui sévère proposé par le procureur. Selon la tradition judiciaire russe, durant les deux heures de lecture de son jugement - parsemé de références aux traditions religieuses orthodoxes -, la juge a confirmé point par point les thèses de l'accusation, rejetant tout aussi systématiquement celles de la défense. Selon elle, le geste «prémédité» des Pussy Riot avait pour unique but «d'offenser les croyants orthodoxes». Elle a du même coup réfuté le caractère politique