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Afrique du Sud : la police ouvre le feu sur des manifestants, 34 morts

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La chef de la police nationale assure que les policiers ont agi en état de légitime défense. La fusillade a eu lieu après plusieurs jours de conflit dans la mine de Marikana.
Des mineurs victimes des affrontements avec la police, à Marikana, au nord-ouest de l'Afrique du Sud, le 16 août 2012 (Photo Stephane de Sakutin. AFP)
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publié le 17 août 2012 à 8h18
(mis à jour le 17 août 2012 à 13h18)

Selon le premier bilan officiel, 34 personnes ont été tuées jeudi lorsque la police a ouvert le feu contre des mineurs grévistes armés à la mine de platine Lonmin de Marikana, dans l’une des interventions policières les plus meurtrières en Afrique du Sud depuis la chute de l’apartheid en 1994. 78 personnes ont également été blessées.

La chef de la police sud-africaine a assuré vendredi que les policiers avaient agi en état de légitime défense. «Les policiers ont dû faire usage de la force pour se défendre contre le groupe qui les chargeait», a déclaré Riah Phiyega lors d'une conférence de presse. 259 personnes ont été arrêtées.

A ce bilan s’ajoutent dix morts dans les violences entre syndicats survenues depuis dimanche sur ce site minier, où plusieurs centaines de grévistes réclamaient d’importantes augmentations de salaires.

«De mémoire, nous n'avons jamais rien vu d'une telle ampleur» depuis la chute de l'apartheid et l'avènement de la démocratie en 1994, a affirmé Daniel Silke, analyste en sciences sociales. «Je pense que c'est un signe d'une grande tension sociale en Afrique du Sud», marquée par de violentes rivalités entre syndicats, ajoute-t-il.

La police a ouvert le feu jeudi après-midi sur un groupe de mineurs armés de machettes, de gourdins, de barres de fer et d’armes à feu. Ils refusaient de se disperser après avoir rejeté un ultimatum de la direction de la mine, qui leur intimait l’ordre de reprendre le travail sous peine de licenciement.

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