«C'est le début du démantèlement de notre système de santé publique, universelle et gratuite. Cela nous a pris trente ans pour le mettre sur pied, il semble que ce sera moins long pour le détruire», s'est exclamé, mi-amer, mi-sarcastique, le ministre régional basque de la Santé, Jesús María Fernández. La décision du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a fait grand bruit, aussi bien dans l'arène politique que dans les milieux médicaux : à compter du 31 août, les immigrants sans papiers perdront la «carte sanitaire» leur ouvrant gratuitement l'accès aux centres de soins du service public.
Jusqu'alors, il suffisait d'être recensé à la mairie pour être soigné sans frais. Dans un premier temps, hormis les «urgences», les quelque 150 000 illégaux devaient être exclus du système de santé. Puis, face au tollé général, la droite au pouvoir a rectifié en proposant une solution qui provoque tout autant de réactions : à partir du 1er septembre, les sans-papiers voulant fréquenter les centres de santé seront dans l'obligation de souscrire un contrat inédit avec l'administration, une sorte de mutuelle dont le montant s'élève à 710,40 euros annuels, 1 864,80 euros pour les plus de 65 ans. Seuls en sont exemptés les mineurs et les femmes enceintes. C'est peu ou prou ce que paient les Espagnols aux mutuelles privées telles que IMQ ou Sanitas. Avec cette mesure, le gouvernement Rajoy, astreint à tailler à la serpe dans ses dépenses publiques, prétend encaisser 1,5 mi