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Libération

Au Mexique, le vote s’achète au supermarché

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par Léonore Mahieux
publié le 21 août 2012 à 22h17

Manifestations, plaintes, scandales, le résultat des élections présidentielles mexicaines a du mal à passer. Depuis le scrutin qui, le 1er juillet, a donné gagnant le candidat du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), Enrique Peña Nieto, le feuilleton post-électoral est interminable. A chaque semaine son scandale. Le premier a eu lieu au lendemain des élections : alerté sur de nombreuses irrégularités dans les bureaux de vote, le candidat de la gauche, Andres Manuel Lopez Obrador, dit Amlo, demande le recomptage des bulletins. Quelques jours plus tard, le résultat est confirmé par l'Institut fédéral électoral : l'écart entre Peña Nieto et Lopez Obrador est de 3,3 millions de voix.

Deuxième épisode ces dernières semaines quand les supermarchés de la chaîne Soriana sont littéralement pris d'assaut par des milliers de personnes venues utiliser une carte prépayée. Il s'agit en fait de bons-cadeaux distribués par les militants du PRI les jours précédents les élections. La coalition de gauche accuse alors le parti vainqueur d'avoir acheté des millions de votes et demande au tribunal électoral l'invalidation totale des élections. «Une première dans l'histoire du Mexique», précise le politologue John Ackerman. Plusieurs éléments sont dénoncés : l'achat de vote donc, mais aussi le déroulement de la campagne électorale. «Le traitement médiatique des candidats a été inégal, argumente Ricardo Monréal, porte-parole de la gauche. Et les frais de campag