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Le président roumain sauvé malgré les urnes

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Crise . La Cour constitutionnelle a invalidé hier la destitution par référendum de Traian Basescu.
par Florian Bourdier
publié le 21 août 2012 à 22h17

Le Roumain Traian Basescu restera président. Les juges de la Cour constitutionnelle ont finalement tranché hier : le référendum du 29 juillet visant à destituer l’actuel chef de l’Etat n’était pas valide. Cette décision devrait mettre un terme à l’une des plus graves crises politiques qu’a connues le pays depuis la fin de la révolution roumaine de 1989, qui a mis un terme à la dictature communiste.

Traian Basescu avait été suspendu de ses fonctions début juillet par l'Union sociale-libérale (USL) au pouvoir depuis mai. Cette coalition de centre gauche a fait voter par référendum la destitution du président de centre droit, devenu très impopulaire suite à une vaste cure d'austérité menée en 2010 et à des «bourdes», du mot de Basescu lui-même. Lors de ce vote populaire, une écrasante majorité (87% des votants) s'est prononcée pour le départ de Traian Basescu. Mais la constitution roumaine prévoit un seuil minimum de 50% de votants parmi les inscrits, un chiffre qui n'aurait pas été atteint.

L'USL n'a pourtant pas ménagé ses efforts : décret d'urgence pour limiter les prérogatives de la Cour constitutionnelle, destitution des présidents des deux Chambres ou encore «nettoyage» des listes électorales, entraînant la démission du ministre de l'Intérieur, Ioan Rus, au début du mois d'août. Un acharnement qui n'a pas manqué d'inquiéter la Commission européenne. En juillet, Bruxelles qualifiait ces pratiques d'«atteintes à l'Etat de droit», exigeant la restaur