La dernière semaine du ramadan a donné lieu à plusieurs coups d'éclat de groupes salafistes en Tunisie. De nombreuses veillées culturelles qui animaient le mois de jeûne ont ainsi été perturbées. Mercredi dernier, à Kairouan (centre), des salafistes ont empêché le spectacle d'une troupe iranienne. La veille, à Menzel Bourguiba (nord), c'est l'humoriste Lotfi Abdelli qui a renoncé à présenter son spectacle Made in Tunisia, 100% halal face aux salafistes venus l'intimider. Deux petits festivals ont également été annulés, dont l'un à Sejnane (nord), où est implanté un groupe de salafistes jihadistes très actif.
L’incident le plus grave s’est déroulé à Bizerte (nord), jeudi dernier : la Ligue tunisienne pour la tolérance organisait une rencontre dédiée à la cause palestinienne. Parmi les invités, le militant libanais propalestinien Samir Kuntar, proche du Hezbollah et qui favorable au régime syrien. C’est le motif de la violente intrusion des salafistes, selon la Ligue. Deux cents d’entre eux, équipés pour certains de couteaux et de bâtons, ont attaqué les organisateurs. Cinq personnes ont été blessées.
Militante associative proche de l'opposition, Emna Menif voit dans ces attaques une nouvelle preuve de la «démission de l'Etat face aux salafistes», «une forme de complicité». Montré du doigt pour avoir, comme souvent, tardé à intervenir, le ministère de l'Intérieur a reconnu pour l'incident de Bizerte «une erreur d'appréciation» et s'est dépêch