Depuis vingt ans, il suffit qu’un sujet européen s’invite dans le débat public et c’est la bataille d’Hernani qui se rejoue. Aux imprécations des nostalgiques d’un nationalisme dépassé répondent les discours empreints de suffisance technocratique des beaux esprits bruxellois. Toutes les caricatures sont bonnes pour ces bateleurs d’estrade peu scrupuleux, toutes les outrances sont de mise pour ces sceptiques ou ces zélotes qui partagent l’espoir de désarmer une opinion publique inquiète de voir l’Europe se recroqueviller sur l’économie, au point d’en faire un objectif final au lieu d’un instrument d’action.
Et à lire la mercuriale adressée par Marie-France Garaud, dans l'édition du lundi 13 août de Libération, aux «Ponce Pilate du Conseil constitutionnel», on se dit que l'examen du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) ne devrait pas échapper à la règle.
Certes, le traité et sa déjà fameuse «règle d’or» n’a pas, loin s’en faut, la clarté qui faisait la force de la déclaration Monnet-Schuman. Celle-ci avait du sens et il n’était point besoin d’exégèse savante pour en appréhender la teneur. Pour autant, les enjeux aujourd’hui posés et les questions soulevées se caractérisent par une telle complexité qu’il serait peut-être opportun de faire preuve de sens des responsabilités en résistant à la tentation facile de la caricature et de la provocation.
Tel n'est visiblement pas le choix de Marie-France Garaud, dont les épigrammes claquent comme autan