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Analyse

Merkel néglige son intérieur

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A un an des élections législatives, la chancelière allemande laisse en jachère les questions domestiques au profit des sujets internationaux, qu’elle abordera ce soir avec Hollande.
publié le 22 août 2012 à 20h16

Le livre doit paraître dans les prochains jours. Die Patin, («la Marraine») est un coup bas contre la chancelière allemande, d'autant plus désagréable qu'il provient de son propre camp. L'auteure, Gertrud Höhler, une professeure de littérature jadis proche de Helmut Kohl, attaque de front l'exercice du pouvoir d'Angela Merkel et résume l'ensemble des critiques adressées sous le manteau au sein de la CDU (chrétiens-démocrates) à la chancelière : mangeuse d'hommes qui s'est débarrassée de tous ses rivaux masculins, ne partageant pas les valeurs de l'Occident, ruineuse de l'euro, intéressée par le seul pouvoir. Habituée des talk-shows, Gertrud Höhler aura dans les prochaines semaines tout loisir de défendre sa thèse sur le petit écran. Et ce à l'heure où Merkel entame une rentrée politique déjà semée d'embûches.

Confortée par sa gestion de la crise de l’euro, la chancelière aura tendance à négliger les dossiers de politique intérieure qu’elle ne parvient pas à gérer, faute d’accord avec ses alliés politiques, au risque de mécontenter son peuple.

Ce soir, Angela Merkel recevra François Hollande pour évoquer la crise. Le sujet lui convient : 70% des Allemands lui font confiance pour gérer le dossier qu'ils pensent être, avec elle, «entre de bonnes mains». L'intransigeance dont fait preuve Berlin envers Athènes satisfait des électeurs inquiets de payer pour les autres. S'ils devaient élire maintenant leur chancelier au suffrage direct, 50% à 60% des Allemands voter