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Libération

Le conflit syrien déborde sur le Liban

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Proche-orient. Les affrontements se sont poursuivis hier à Tripoli entre pro et anti-Al-Assad.
publié le 23 août 2012 à 20h36

Déchirée entre pro et anti-Al-Assad, Tripoli saigne. Des combats à l’arme automatique et au lance-roquettes, des snipers sur les toits, des soldats pris pour cible… La scène ne se déroule pas en Syrie mais bien à Tripoli, au Liban voisin. Malgré l’annonce d’un cessez-le-feu mercredi, les affrontements se poursuivaient hier pour la quatrième journée consécutive. Le bilan est lourd : dix morts, dont un enfant de 13 ans, et une centaine de blessés.

Misère. Deuxième ville du Liban, Tripoli est régulièrement le théâtre de flambées de violence entre deux quartiers rivaux. A Jabal Mohsen, une petite colline où les murs sont recouverts de portraits de Bachar al-Assad et de son père Hafez, vivent quelques dizaines de milliers d'alaouites. Juste en dessous, le quartier sunnite de Bab el-Tebbaneh, où l'on soutient les rebelles.

Cette ligne de fracture entre pro et anti-Syriens n’est pas neuve. Les souvenirs de la guerre civile (1975-1990) et du règne du régime de Damas sur le pays du Cèdre, pendant presque trente ans, sont encore vivaces. Depuis dix-sept mois, le conflit syrien exacerbe de nouveau les tensions. La misère et le chômage, qui prolifèrent dans le nord du pays, viennent alourdir l’équation.

«Jabal Mohsen et Bab el-Tebbaneh sont des quartiers extrêmement pauvres, confirme Georges Corm, économiste et historien. Les gens sont très mobilisables et vivent dans la peur les uns des autres. Il est facile de jeter une allumette…» En février, puis en m