C'était l'un des cartons d'audience du ramadan, haute saison pour les nouvelles productions télé en Tunisie. «La logique politique», déclinaison des «Guignols» diffusée par la chaîne Attounsiya, s'est arrêtée subitement la semaine dernière. Les deux derniers épisodes prévus n'ont pas été diffusés. Une disparition passée inaperçue pendant près d'une semaine, jusqu'à ce que le syndicat des journalistes s'en fasse l'écho : «La diffusion des Guignols a été stoppée sous la contrainte», a affirmé sur la radio Shems FM son secrétaire général, Mongi Khadhraoui, évoquant des «pressions indirectes» du gouvernement, dominé par les islamistes d'Ennahda.
De gauche à droite: Rached Ghannouchi (leader d’Ennahda), Hamadi Jebali (Premier ministre, issu d’Ennahda) et Moncef Marzouki (président de la République) dans «La logique politique», les Guignols tunisiens.
Vendredi soir, un mandat de dépôt a été émis pour faire arrêter le directeur de cette chaîne satellitaire, Sami Fehri, pour son implication présumée dans des affaires de malversations, du temps de Ben Ali. Rien à voir avec les Guignols, mais dans ce contexte, la résurgence de cette affaire est pour le moins surprenante. D'autant que « la procédure a été bafouée », accuse l'avocat de Sami Fehri Abdelaziz Essid, qui s'étonne aussi de son extrême rapidité.
D'abord discret, en position de faiblesse au vu de ses démêlés avec la justice, Sami Fehri est passé à l'offensive, après l'émission du mandat : «Lotfi Zit