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Libération
Reportage

A Springfield, le libéralisme en roue libre de Paul Ryan

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En promettant des coupes drastiques dans les programmes sociaux, le colistier de Mitt Romney galvanise la base républicaine. Sans nuance.
Paul Ryan en meeting à Springfield, le 17 août. (Photo Alex Wong. AFP)
publié le 26 août 2012 à 20h46

«Moi, je préférerais encore voter pour un caniche atteint de la syphilis, plutôt que pour Obama !» Kristen Murray est une maman souriante de 44 ans, qui décoche ses flèches l'air de rien, tout en s'éventant avec le tract d'un candidat républicain. Radieuse dans sa blouse imprimée, Kristen n'a certainement pas l'air d'une extrémiste, elle assure même avoir déjà voté démocrate par le passé, «pour Clinton et pour Al Gore aussi [candidat à la présidentielle en 2000, ndlr]». Mais ses opinions sont maintenant bien tranchées, surtout lorsqu'elle s'échauffe contre l'administration Obama, «corrompue», «honteuse» et «désastreuse pour l'Amérique». Comme plusieurs centaines d'autres habitants de Springfield, une banlieue au sud-ouest de Washington, Kristen est venue il y a quelques jours acclamer le nouveau héros du Parti républicain, Paul Ryan, choisi par Mitt Romney comme colistier pour la Maison Blanche.

«Ryan est quelqu'un qui a toujours gardé son éthique, assure-t-elle. Et j'aime bien aussi le fait qu'il soit plus proche du Tea Party que Romney.» Sans s'y être beaucoup engagée, Kristen explique apprécier ce mouvement, qui a mobilisé des millions d'Américains à son apogée en 2009 et 2010, réclamant «moins de gouvernement» et conspuant le «socialisme d'Obama». «Le Tea Party n'est pas raciste, précise-t-elle spontanément. C'est une aspiration à plus de liberté, moins de contrôle.»