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TRIBUNE

La francophonie sera économique et africaine

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par Anne-Marie Cordelle, Présidente du cercle Senghor et Myriam-Odile Blin, Sociologue, université de Rouen
publié le 26 août 2012 à 19h07

Rappel, à l’occasion de la conférence des ambassadeurs que réunit Laurent Fabius aujourd’hui. L’Afrique devenant un marché riche et solvable, le regard des Etats-Unis a changé. La francophonie économique a sa carte à jouer. Une croissance du PIB de 5,3% en 2012 (FMI) et un formidable potentiel économique font de l’Afrique le deuxième continent en termes de croissance, après l’Asie. Les investissements directs étrangers s’y sont envolés : + 25% en 2011. Les entreprises et fonds d’investissement américains se tournent vers elle, surtout dans les pays anglophones. La Chine a une longueur d’avance. La diversification des investissements dans les pays d’Afrique francophone est un enjeu majeur.

Pour Stephen Hayes, président du Corporate Council of Africa, les entreprises françaises sont présentes en Afrique francophone parce que les Américains «ont laissé cette partie du continent aux Français» (1). Le soft power américain tire sa force des valeurs qu'il se fait un devoir de transmettre au monde. Il agit pour que l'Afrique francophone devienne un marché… pour les entreprises américaines ! Léopold Sédar Senghor, un des pères fondateurs de la francophonie, souhaitait promouvoir la langue française et en faire un levier pour inscrire l'Afrique dans le monde économique. L'Afrique est désormais l'avenir de la francophonie et son devenir économique. En 2050, 85% des locuteurs francophones (2) vivront dans ce continent, alors peuplé de 2 milliards d'individus. Ils représ