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Libération

La Libye secouée par les profanations intégristes

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Pillages . Le ministre de l’Intérieur a démissionné hier en réaction aux destructions de mausolées.
par Florian Bourdier, (avec AFP)
publié le 26 août 2012 à 22h16

Une manifestation s’est tenue hier à Tripoli contre la destruction de plusieurs mausolées de saints musulmans. Vendredi, plusieurs dizaines d’intégristes avaient fait exploser le sanctuaire du cheikh soufi Abdessalem al-Asmar, à 160 kilomètres à l’est de Tripoli, tandis qu’une bibliothèque et une université étaient pillées.

Même scénario à Misrata, sur la côte libyenne, qui fut l’un des foyers de la rébellion, où le mausolée de cheikh Ahmed al-Zarrouk a aussi été détruit. Samedi matin, les islamistes ont même usé de pelleteuses pour démolir le mausolée d’Al-Chaab al-Dahmani, situé près du centre de Tripoli, avant d’en profaner le tombeau.

Comme cela s'est passé au Mali et dans plusieurs autres pays musulmans, le culte des saints n'est pas admis par les islamistes les plus radicaux, qui les considèrent comme des objets de «vénération» remettant en question l'unicité de Dieu et des lieux de pèlerinage. D'où leur volonté de les anéantir.

Pour Abderrazak al-Badri, le président du conseil local de Tripoli, présent lors de la manifestation, ces exactions sont contraires à l'esprit du soulèvement populaire qui a conduit à la chute du colonel Muammar al-Kadhafi, il y a tout juste un an : «Nous avons fait la révolution pour fonder un Etat de droit et des institutions, pas pour instaurer le chaos.» Un message relayé par les manifestants, qui arboraient sur des pancartes des messages tels que «L'extrémisme est rejeté», «L'islam rejette la profanation des tombes».

Moha