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TRIBUNE

La Syrie, un nouvel échec pour l’ONU ?

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par Jean-Paul Chagnollaud, Professeur des universités et directeur de l'Institut de recherches et d'études Méditerranée moyen-Orient (Iremmo)
publié le 26 août 2012 à 19h06

Ban Ki-moon était, la semaine dernière, le premier secrétaire général de l'ONU à se rendre à Srebrenica où en 1995 les troupes serbes de Bosnie ont massacré près de 8 000 hommes alors que le Conseil de sécurité en avait fait une zone de sécurité sous la protection de Casques bleus. Massacre qualifié de génocide par la justice pénale internationale… Cette visite a son importance, pour la mémoire des Bosniaques assassinés et leurs familles mais aussi pour les Nations unies qui viennent officiellement, par la voix de leur plus haut responsable, de reconnaître leur faute. Comme l'a dit Ban Ki-moon devant le parlement bosniaque : «Les Nations unies n'ont pas été à la hauteur de leurs responsabilités… La communauté internationale a échoué à empêcher le génocide de Srebrenica… qui résonne comme l'un des chapitres les plus noirs de l'histoire moderne.»

Un an avant Srebrenica, d’avril à juillet 1994, il y eut au Rwanda le génocide des Tutsis commis par les Hutus alors qu’il y avait sur place une «force» des Nations unies essentiellement composée de militaires belges. Après qu’elle a subi une attaque causant plusieurs morts dans ses rangs, le gouvernement belge retire unilatéralement ses soldats ; décision entérinée par le Conseil de sécurité quelques jours après le début du génocide… Le contingent onusien est alors ramené à moins de 300 hommes, soit environ 10% de ses effectifs initiaux. Il faudra attendre le 17 mai pour qu’une autre résolution décide d’envoyer à nouveau des