Ils sont une dizaine à l'intérieur de la boutique dévastée. Au sol, un tas de vêtements calcinés. Le plafond n'est plus qu'une carcasse éventrée. Des hommes en arrachent des bouts de ferraille. Une adolescente inspecte un sac aussi rose que son foulard avant de repartir avec une fausse paire de Converse. «Le propriétaire du magasin est alaouite alors qu'ici nous sommes tous sunnites, commente un jeune du quartier de Zahriyeh qui observe la scène. Je n'ai pas participé à l'attaque, mais je soutiens ceux qui ont fait ça. Les alaouites brûlent nos maisons et tuent nos femmes et nos enfants.»
Une fois de plus, la grande ville portuaire de Tripoli, dans le nord du Liban, a été secouée la semaine dernière par des violences. Au total, cinq jours d’affrontements entre pro et anti-Syriens ont fait 15 tués et plus d’une centaine de blessés. Pas moins de six commerces ont été attaqués et les habitants de plusieurs quartiers se sont terrés chez eux, par crainte des snipers. Vendredi après-midi, les coups de feu claquaient encore dans le quartier sunnite de Bab el-Tebbaneh, obligeant à se regrouper entre deux immeubles, à l’abri des tirs.
Condoléances. L'un des responsables de la zone, Wassim Omar, raconte que la bataille a commencé lundi, lorsque «des jeunes de Jabal Mohsen se sont mis à tirer sur des enfants qui jouaient avec des feux d'artifices». Les deux quartiers rivaux ne sont distants que de quelques mètres. Mais, depuis la colline de Jab