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Analyse

Le quitte ou double de l’extrême

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En se durcissant radicalement, Romney permet aussi à Obama de se recentrer sur le thème des valeurs.
publié le 26 août 2012 à 20h46

C'est un signe qui ne trompe pas. Depuis deux semaines, Barack Obama a fait de Paul Ryan son meilleur ennemi. Pas un discours sans que le locataire de la Maison Blanche ne mentionne à de multiples reprises le nom du candidat républicain à la vice-présidence. «Nous sommes désormais face au leader idéologique de la droite conservatrice, a récemment lancé Obama, et à une vision qui n'est pas la mienne.» Pour l'ouverture de la convention républicaine, Mitt Romney aura au moins eu le mérite de relancer une campagne présidentielle américaine longtemps atone. En désignant, le 11 août, comme colistier Paul Ryan, jeune élu radical du Wisconsin et icône du Tea Party, l'ancien gouverneur du Massachusetts a clairement choisi d'ancrer son parti plus à droite pour conforter sa base. Mais il a également offert des armes à un camp démocrate qui n'en demandait pas tant.

«Tentation extrémiste».«On peut estimer que la nomination de Ryan profitera davantage aux démocrates qu'aux républicains», résume EJ Dionne, éditorialiste au Washington Post et professeur de sciences politiques à l'université de Georgetown : «Elle permet à Obama de faire en sorte que ces élections ne soient plus uniquement un référendum sur ses performances et sur l'état de l'économie. Le Président peut arguer aujourd'hui que les électeurs sont face à un choix véritable, entre un ticket républicain qui veut s'en prendre à l'Etat-providence et un ticket démocrate qui se