Dans un livre à la fois historique et prémonitoire, publié en janvier aux Etats-Unis (1), l’historien Geoffrey Kabaservice (photo DR) a bien décrit la dérive à droite du Parti républicain, en remontant jusqu’aux années 50.
Le Parti républicain s’était-il déjà risqué autant à droite qu’il le fait aujourd’hui avec Paul Ryan ?
Jamais, depuis au moins un siècle, les républicains n’avaient désigné un candidat à la vice-présidence aussi conservateur. Ryan est surtout connu pour ses propositions budgétaires, mais il a aussi voté pour des mesures anti-avortement qui sont très extrêmes. Sa désignation témoigne de l’influence du Tea Party. Elle confirme bien la dérive à droite du Parti républicain.
Paul Ryan remet en cause l’assurance maladie publique pour les retraités et les plus pauvres ou même les retraites publiques, n’est-ce pas aller très loin, même aux Etats-Unis ?
En leur temps, une majorité de républicains avaient voté pour la création de la Social Security [l'assurance retraite créée en 1935, ndlr] et la moitié des républicains avaient voté pour Medicare et Medicaid [les assurances maladie des retraités et des pauvres, qui datent de 1965]. Bien sûr, il y a toujours eu des conservateurs qui voulaient abroger ces réformes, mais ils n'étaient qu'une minorité, jusqu'à la présidence de George W. Bush. Depuis, l'idée s'est imposée que Bush père a ruiné sa présidence et ses chances d'être réélu en augmentant les impôts. Quand, en 198