On allait voir ce qu'on allait voir. Durant la campagne, le candidat Hollande avait laissé planer la menace d'un boycott du 14e sommet de la francophonie, prévu à Kinshasa les 13 et 14 octobre (Libération d'hier), dans un pays gangrené par la corruption et la violence. Le tombeur de Nicolas Sarkozy promettait de marquer ainsi la rupture avec l'ère de la Françafrique, quand bien même la république démocratique du Congo (RDC), ex-colonie belge, n'en fait pas historiquement partie.
Plan B. Mais le principe de réalité diplomatique l'a finalement emporté. Hier, lors de la conférence des ambassadeurs à Paris, le chef de l'Etat a annoncé qu'il se rendrait à Kinshasa dans quelques semaines. Ce sera son premier déplacement en terre africaine. L'Elysée a estimé que la France avait plus à perdre qu'à gagner en pratiquant la politique de la chaise vide. Paris craignait notamment que le président Kabila «envoie tout valdinguer» en annulant la tenue du sommet. Il aurait fallu actionner un plan B : transférer le sommet à Paris. Du plus mauvais effet au moment où François Hollande affirme vouloir instaurer une nouvelle relation - «d'égal à égal» - avec le continent africain et où il tente de favoriser l'émergence d'une coalition d'Etats africains pour une intervention militaire, sous mandat de l'ONU, dans le nord du Mali, qualifié hier par le Président d'«entité terroriste».
Or, son absence aurait non seulement froissé le président congolais, Jos