Il était attendu depuis des mois. Le remaniement a finalement été annoncé lundi soir par le président Thein Sein dans un climat de libéralisations et de réformes renforcé en Birmanie depuis quelques jours. Loin d’être anecdotique, ce jeu de chaises musicales concerne 9 ministres qui sont remplacés sur 29. Dans le même temps, 15 vice-ministres ont été désignés.
Thein Sein, qui procède ainsi à la plus importante réorganisation depuis son arrivée à la présidence, en mars 2011, renforce son pouvoir en écartant les durs issus des rangs de l’ancienne junte. Reconverti en civil réformateur, l’ex-général s’est entouré d’une garde rapprochée de quatre ministres dévoués et promus auprès de la présidence.
Rébellions ethniques
Parmi ceux-ci figurent l’ex-ministre des Chemins de fer, Aung Min, acteur central des négociations de paix avec les rébellions ethniques. Il devrait probablement poursuivre cette mission urgente dont l’issue, maintes fois différée, jette une ombre sur les réformes en cours : la paix avec les Kachins est au poing mort dans le nord du pays, où des combats sporadiques ont repris depuis juin 2011.
La situation est plus catastrophique dans l’Etat Rakhine (ouest). Après les violences de juin-juillet qui ont fait des dizaines de morts et chassé des milliers de personnes, la crise reste irrésolue entre les membres de l’ethnie rakhine - bouddhiste - et les Rohingyas - une minorité apatride musulmane méprisée depuis trente ans par le pouvoir central.
Le remaniement entérine également le départ ines