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TRIBUNE

Aider la Tunisie : une exigence morale pour la France et l’Europe

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par Jen-Louis GUIGOU, Fondateur et délégué général de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen et Olivier Pastré, Professeur à Paris-8, président d’IM Bank (Tunisie)
publié le 29 août 2012 à 19h06

Le printemps arabe de 2012 est très différent de celui de 2011. Nombreux sont les pays qui poursuivent leur révolution. La Tunisie est instable. Le gouvernement marocain voit l’opposition se remobiliser. L’Egypte est chaotique. La Libye se tribalise. La Syrie est en guerre. Le Liban subit les contrecoups de ce conflit. Le Yémen, L’Iran…

Tout cela est normal ! La révolution ne se fait pas en un jour, ou en un an ! Mieux vaut, pour l’Occident, traiter avec des démocrates en herbe qu’avec des dictateurs chevronnés. Ceci étant, la France doit tout faire pour accélérer les évolutions dans «le bon sens» : plus de démocratie, plus d’emplois privés locaux, plus de transparence, plus d’équité, moins de rentes et de corruption…

Nous ne pouvons que nous réjouir que notre pays ait joué un rôle important dans le changement de régime en Libye et qu’il s’intéresse de très près au devenir de la Syrie. On peut toutefois regretter que la France, après avoir, comme les autres pays, complètement raté la révolution du jasmin tunisienne, tarde à délivrer un grand discours sur les révolutions arabes.

Parmi tous les pays du sud de la Méditerranée, la Tunisie mérite un sort à part. Pourquoi l'aider et surtout comment l'aider dans cette phase difficile de son histoire ? Il faut que la France aide la Tunisie pour trois raisons majeures. Tout d'abord, c'est le premier pays arabe qui a fait une révolution totale. C'est un petit pays, avec une population éduquée, des femmes libérées et une société civile tr