Opposante persécutée pour les uns, opportuniste corrompue pour les autres, la charismatique et complexe Ioulia Timochenko, détenue depuis plus d’un an, a perdu une nouvelle manche judiciaire ce mercredi. La Cour de cassation ukrainienne a rejeté son pourvoi, confirmant sa condamnation à sept ans de prison pour abus de pouvoir. Retour sur un feuilleton politico-judiciaire sur fond de guerre du gaz.
Ioulia Timochenko commence sa carrière politique dans le sillage du gouverneur de sa ville de naissance, Dniepropetrovsk. Elle se fait élire au Parlement. Elle a alors 36 ans, des cheveux bruns et de l’ambition. Elle est novice en politique mais déjà bien connue dans le monde des entrepreneurs comme la «princesse du gaz», pour avoir rapidement fait fortune grâce à l’achat de gaz russe, dans des conditions opaques, à la tête de Systèmes énergétiques unis d’Ukraine, un important groupe énergétique privé. Poste qu'elle doit à Pavlo Lazarenko, l'ex-Premier ministre aujourd’hui incarcéré aux Etats-Unis pour escroquerie et blanchiment d’argent. Les opérations gazières de Timochenko lui vaudront par la suite des poursuites pour le versement présumé de pots-de-vin à des responsables du ministère russe de la Défense. Mais pour l'heure, elle est en pleine ascension.
(Photo Reuters.)
1999 Viktor Iouchtchenko, alors Premier ministre du président Leonid Koutchma, la prend dans son gouvernement, avec pour mission de mettre un peu d'ordre dans le milieu de