Puisqu'elle aime Mitt tellement fort, pourquoi, bonne grâce, les Américains ne pourraient-ils pas aussi l'aimer un peu ? Désespérant depuis des mois de faire apprécier enfin Mitt Romney, les républicains ont sorti mardi soir à la convention de Tampa ce qu'ils espèrent être leur atout cœur : Ann Romney, l'épouse du candidat depuis quarante-trois ans, mère et grand-mère de leurs cinq fils et dix-huit petits-enfants. «Ce soir, je ne veux pas vous parler de politique ou de parti, a commencé l'oratrice, cheveux d'or lâchés sur une robe tout en rouge, la couleur du Parti républicain. Ce soir, je veux vous parler d'amour.»
Elle avait à peine 15 ans lorsqu'elle a commencé à s'intéresser à ce beau garçon grandi, comme elle, dans une banlieue huppée de Detroit. Elle était fille d'un riche entrepreneur, maire de la ville ; il était fils du gouverneur de l'Etat. Revu et corrigé pour les besoins de la campagne de Romney, cela donne, mardi, dans le discours d'Ann : «Je suis la petite-fille d'un mineur du Pays de Galles», «mon père a eu son premier emploi quand il avait 6 ans», «le père de Mitt n'a jamais fait d'études, il a commencé comme menuisier».
«Pâtes et thon». Comme s'il fallait à tout prix corriger l'image de vautour de la finance qui colle au candidat républicain à la présidentielle, multimillionnaire né de très bonne famille, Ann Romney raconte comment Mitt et elle ont traversé des moments difficiles. Sitôt après leur