Sur fond de fracture du monde arabe et islamique, chacun a donné une sévère admonestation à l’autre. Le Guide suprême Ali Khamenei au Conseil de sécurité ; le secrétaire général de l’ONU au leader iranien ; le nouveau président égyptien, Mohamed Morsi, à Bachar al-Assad… En général, les sommets du Mouvement des non-alignés (MNA) sont des non-événements. Mais, en se tenant à Téhéran, il a explosé en joutes verbales particulièrement violentes. L’Iran, isolé comme jamais, aura réussi à polariser l’attention de la communauté internationale et à se replacer comme pièce maîtresse sur l’échiquier du Moyen-Orient. A preuve, la présence de Ban Ki-moon, qui a bravé l’opposition de Washington et Tel-Aviv, et celle de Mohamed Morsi, première visite d’un président égyptien depuis la révolution islamique de 1979.
«Spirale». C'est Ali Khamenei qui ouvert le feu hier, en attaquant l'ONU lors de l'inauguration de ce sommet des 120 pays du MNA, dont Téhéran va assurer la présidence pendant trois ans. Evoquant les sanctions internationales qui frappent l'Iran pour son programme nucléaire, il a qualifié le Conseil de sécurité de «structure irrationnelle, injuste et totalement antidémocratique», «contrôlée par la dictature de quelques pays occidentaux». Ban Ki-moon a répliqué quelques minutes plus tard, en appelant fermement Téhéran à «se conformer totalement» aux résolutions du Conseil. Faisant référence à la possibilité d'une frappe israélienne sur le