[Archive : Durant l'été 2012, Libération a imaginé des rencontres imaginaires avec six stars intouchables. Comme Nelson Mandela, en 2010. Rencontre imaginaire.]
La première réponse fut négative : «Non, il ne peut pas vous recevoir. M. Mandela va avoir 92 ans dans quelques jours. Il est fatigué, il préfère consacrer son temps à sa famille», a décrété au bout du fil, une voix féminine, au secrétariat de l'ancien président. On a alors essayé un autre contact : «Ecoutez… il a passé vingt-sept ans en prison. Il a été président pendant quatre ans. Puis, il s'est retiré de la vie publique en 2004», a soupiré l'un de ses anciens camarades de lutte, qui a partagé les années de bagne et de travaux forcés sur l'île de Robben Island. Tout semblait donc perdu quand, par un chemin détourné, l'accord a finalement été obtenu. Le feu vert est venu de Nkosi, l'un des petits-fils de «Madiba», le nom tribal que les Sud-Africains aiment donner à Mandela. Le petit-fils a posé ses conditions : aucune question sur le drame qui a endeuillé la famille le mois précédent, et une rencontre très chronométrée, avant que Mandela ne se rende au stade de Soccer City à Johannesburg.
Ce 11 juillet, s'y déroule le match de clôture du Mondial de foot 2010, organisé pour la première fois en Afrique du Sud. Le vieux sage n'y est pas pour rien.«Exceptionnellement», disait-on alors, mais de toute façon il n'y a que des exceptions désormais, il était sorti de sa retraite pour défendr