Bientôt Premier ministre ? Emile Roemer, un ancien instituteur de 40 ans, est désigné depuis quatre mois par les sondages comme favori pour diriger le futur gouvernement à l’issue des législatives du 12 septembre. Antilibéral et antieuropéen, le «Jean-Luc Mélenchon» des Pays-Bas fera-t-il le poids ? Ce relatif novice n’a été élu député pour la première fois qu’en 2006. Il dirige depuis deux ans le petit Parti socialiste (SP), une formation d’anciens communistes plus à gauche que les travaillistes du PVDA, qui devrait voir son nombre de sièges passer de 15 à plus de 30 au Parlement.
Emile Roemer marche allègrement sur les plates-bandes de Geert Wilders, le chef de file de la droite populiste, en exploitant un ressentiment répandu contre l'Union européenne. Parfois décrit comme un «provincial jovial», Roemer plaît pour son côté bonhomme. Il promet comme Wilders - la hargne en moins - de rendre aux Pays-Bas leur Etat-providence, démantelé par Mark Rutte, l'actuel Premier ministre libéral, à force de coupes drastiques dans les dépenses publiques. Au lieu des cures d'austérité peu alléchantes promises par la droite, Emile Roemer veut investir 3 milliards d'euros dans le secteur de la construction pour relancer la croissance. D'où viendra l'argent ? Quid de la dette publique ? Le populiste de gauche s'est pris une volée de bois vert après avoir déclaré, le 16 août, qu'il faudrait «lui passer sur le corps», s'il était chef de gouvernement, avant de le voir payer l'