Si elle devait être confirmée, l’exécution d’un diplomate algérien par l’un des groupes islamistes du Nord-Mali pourrait marquer un vrai tournant dans la crise du Sahel. Jusqu’ici, Alger a toujours veillé à ne pas se laisser aspirer par ce conflit, se contentant de le juguler à sa frontière. Dimanche, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a annoncé avoir tué le vice-consul Tahar Touati, à l’expiration d’un ultimatum adressé à Alger. Ce dernier fait (ou faisait) partie des sept membres du consulat algérien kidnappés à Gao, le 5 avril, par le Mujao. Au départ, ce dernier a exigé la libération de combattants prisonniers en Algérie et 15 millions d’euros, avant de libérer trois otages en juillet. Il affirme avoir exécuté le vice-consul à la suite du refus persistant d’Alger de céder à ses revendications.
Alliés. Depuis son émergence sur la scène sahélienne, il y a un an, le Mujao cible spécifiquement les intérêts algériens. En octobre 2011, il avait enlevé trois humanitaires - deux Espagnols et une Italienne - à Tindouf (sud-ouest), dans les camps de réfugiés sahraouis. Ils ont été relâchés en juillet dernier en échange de la libération de trois islamistes, deux en Mauritanie et un au Niger. Composé d'activistes issus de toute la région ouest-africaine, le Mujao a surtout revendiqué deux attentats en Algérie. Le 23 mars, il a visé la gendarmerie à Tamanrasset, faisant 23 blessés. Puis, le 29 juin, le commandement régional de la gen