Menu
Libération
grand angle

Vienne,la foire aux espions

Article réservé aux abonnés
Depuis la chute du mur de Berlin, en 1989, la ville de prédilection des agents très spéciaux est devenue la capitale du business mafieux. Et celle des règlements de comptes en tout genre.
publié le 3 septembre 2012 à 19h26

Le 29 avril dernier, un joggeur matinal longe les berges du Danube, à Vienne. Tout à coup, il aperçoit un corps flottant tout habillé dans les eaux vertes du fleuve. Une heure plus tard, la police repêche le cadavre de Choukri Ghanem, l’ancien ministre du Pétrole de Kadhafi, réfugié en Autriche depuis la chute du régime libyen. Choukri Ghanem connaissait très bien Vienne, siège de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) auprès de laquelle il représentait son pays. La veille, avant d’aller se coucher, il avait regardé la télé avec sa fille cadette. Aucun témoin ne l’a vu tomber à l’eau quelques heures plus tard, en pleine nuit.

22 juillet 2010. Vers 17 heures, des coups de feu retentissent dans l’opulent centre-ville de Vienne, écrasé par la cathédrale Saint-Etienne. Rapidement, le quartier est bouclé et un hélicoptère jaune se pose sur le parvis. Au deuxième étage d’un hôtel particulier baroque, la dépouille de Baghaollah Wossugh, un ex-professeur iranien d’économie, marié à une Tyrolienne et diplômé de l’université d’Innsbruck, est retrouvée criblée de balles. Deux autres Iraniens ont été grièvement blessés. Indemne, la secrétaire autrichienne de Wossugh s’était recroquevillée sous un bureau du hall. Sur une table, des piles de dollars tâchées de sang.

9 décembre 2009. A l’hôtel Impérial, habitué à servir Elisabeth II et Vladimir Poutine, une femme de chambre pénètre dans la suite occupée par Said Saad Bachir Kheir, l’ancien chef des services royaux de renseign