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Libération

Le problème avec Hollande

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publié le 4 septembre 2012 à 20h46

Le président de la République va donc changer de rythme. Il l’a lui-même fait comprendre. Ses collaborateurs relaient le message. C’est tant mieux puisque tout l’exige mais le problème avec ce Président est moins qu’il ait cru pouvoir donner du temps au temps que sa répugnance à heurter quiconque en disant les choses.

Voilà un homme qui est élu pour cinq ans et dont la majorité contrôle à peu près toutes les assemblées, mais qui gouverne la France avec les mêmes prudences et le même souci de consensus permanent que lorsqu’il était à la tête de son parti. Non ! Lorsqu’on a tous les pouvoirs, c’est pour donner les coups de barre nécessaires, ne plus se contenter de demi-mots, inscrire son action dans le long terme, se comporter, autrement dit, en homme d’Etat et François Hollande ne le fait pas plus en politique étrangère qu’en politique intérieure.

Prenons l’Europe. Sur ce dossier comme sur bien d’autres, les choix fondamentaux de ce Président ne sont guère contestables. Il a raison de vouloir définir des politiques communes avant d’inventer de nouvelles institutions et, bien sûr, de souhaiter que l’Union devienne une «union politique». François Hollande a très bien dit tout cela devant la Conférence des ambassadeurs il y a dix jours. On ne pouvait qu’approuver, sauf que, pour ne pas avoir à prononcer le mot de «fédération» trop clivant à ses yeux, il s’est gardé de développer une vision explicite et claire de l’Europe. On ne l’a pas entendu dire que seule une Europe fédérale p