David Cameron aura pris son temps. Plus de deux ans après son arrivée au 10 Downing Street à la tête d’une coalition entre conservateurs et libéraux-démocrates, et moins de trois avant les prochaines élections, ce n’est qu’hier que le chef du gouvernement britannique a opéré son premier remaniement.
Les attentes étaient élevées, dans un contexte difficile où la stratégie économique du gouvernement - le tout-rigueur - est de plus en plus critiquée. En outre, les mésententes entre partenaires de la coalition se multiplient. Le résultat en aura déçu plus d’un. Les principaux portefeuilles - Affaires étrangères, Commerce, Intérieur - sont restés entre les mains des mêmes protagonistes, dont George Osborne, confirmé aux Finances alors qu’il avait été hué la veille lors d’une remise de médailles aux Jeux paralympiques.
Les changements laissent pourtant supposer que David Cameron a bel et bien cédé à l’aile droite de son parti. Cette dernière s’était récemment rebellée en masse lors d’un vote au Parlement sur une réforme - abandonnée depuis - de la Chambre des lords.
Coup de grâce. Ministres femmes et d'origines ethniques diverses ont quasi disparu. Et le vieux briscard Kenneth Clarke, 72 ans, déjà ministre sous Margaret Thatcher et John Major, quitte la Justice, où il avait encouragé les peines plus douces, pour devenir ministre sans portefeuille. Au gouvernement, il était aussi le conservateur le plus europhile, les autres étant tous plus ou moins eurosceptiques.
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