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Libération
interview

«Obama doit faire revenir à lui les déçus»

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Barack Obama à Chicago, le 12 août 2012. (Photo Larry Downing. Reuters)
publié le 6 septembre 2012 à 15h23

Quatre ans après son entrée historique à la Maison-Blanche, Barack Obama laisse un bilan plus que défendable mais plombé par la crise économique et les Républicains au Congrès. Son plus grand défi est maintenant de l'expliquer aux Américains, analyse Vincent Michelot (photo DR), professeur à Sciences-Po Lyon, spécialisé dans l’histoire politique des Etats-Unis.

Sur le volet international d'abord, que retenir du mandat d’Obama ?

D’abord, un vrai changement de ton. On est passé d’un unilatéralisme forcené à un multilatéralisme réel. Si on regarde son action durant ces quatre ans, le bilan est contrasté. Il y a des vrais succès : la localisation et l'élimination de Ben Laden, le retrait des troupes d’Irak dans le calendrier prévu. En Afghanistan, la stabilisation du gouvernement d'Hamid Karzai et les progrès militaires dans certaines provinces sont à mettre parmi les avancées, même si sur le terrain la situation est difficile à évaluer car elle évolue d’un jour à l’autre.

En revanche, Obama a clairement échoué sur le dossier israélien. Il avait pourtant souhaité mettre l’accent dessus dès le début de son mandat. Mais s’est heurté à un manque de capital politique auprès du Congrès et au fait qu’Israël se trouvant sous la menace accrue de l’Iran ce n'était pas le meilleur moment pour exiger trop de l’Etat hébreu... Si bien que les choses ont très peu avancé. S’il est réélu, la relance du processus de paix sera un dossier prioritaire. Ainsi que la Syrie, qui va être le point focal de la diplomatie américaine, quel que soit le nouveau président. Mais