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Libération
Critique

Devoirs surveillés pour la gauche

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Lycées pro, collèges ghettos… Point de rentrée alors que les parents appellent de leurs vœux une école plus juste.
publié le 7 septembre 2012 à 19h07

Rendre l’école française plus juste, permettre à tous les enfants, y compris les plus pauvres, d’y réussir à la mesure de leurs talents : c’est l’un des objectifs de la refondation de l’école orchestrée par Vincent Peillon. Et même si le sort de la semaine de quatre jours ou l’introduction de la morale laïque font le buzz, ce sera le défi de François Hollande dans l’éducation.

L'ouvrage d'Ugo Palheta, la Domination scolaire, vient à point nommé rappeler l'hypocrisie qui se cache derrière le terme de démocratisation scolaire - l'arrivée massive d'élèves au lycée, jadis réservé à une élite, au point que 80% d'une génération arrive au bac.

Le sociologue a fait une plongée dans l'enseignement professionnel. Et derrière les discours lénifiants, de droite comme de gauche, sur sa «revalorisation», il décrit une tout autre réalité. Le «pro», explique-t-il, reste une voie de relégation pour les milieux populaires, une orientation le plus souvent subie par les jeunes mais aussi parfois choisie par les familles, résignées au fait que les études longues et les diplômes prestigieux ne sont pas pour elles.

Créer le bac professionnel en 1985 relevait sans doute de bonnes intentions. Mais comment se fait-il que trente ans plus tard, cette filière soit toujours aussi dévalorisée ? S’appuyant sur des recherches sur le sujet, peu nombreuses, et sur des témoignages de jeunes, Ugo Palheta analyse les limites de cette démocratisation qui, au final, a plus reproduit la hiér