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Libération

Le camp «moderniste» s’en remet aux anciens

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Fédérant une partie de la bourgeoisie et des ex-partisans de l’ancien régime, un nouveau mouvement se pose en rival des islamistes.
publié le 7 septembre 2012 à 21h46

«Si cela continue, la Tunisie ne sera pas simplement déclassée par les agences de notation, le bon Dieu lui-même n'en voudra plus.» Dans une interview au quotidien la Presse, le 31 août, Yadh ben Achour ne mâche pas ses mots envers la politique menée par Ennahda, qui a «transformé notre religion en une véritable maladie sociale».

Ce juriste réputé, ancien président de la Haute Instance pour les réformes politiques - l'artisan de la transition jusqu'aux élections du 23 octobre -, est monté au créneau pour dénoncer l'omniprésence du religieux. Dans le débat public, mais surtout dans le premier brouillon de la Constitution rendu par l'Assemblée. «Nous ouvrons la voie à toutes les dérives possibles et imaginables. Nous risquons, dans peu de temps, de nous retrouver dans une dictature pire que celle de Ben Ali, une dictature théocratique», tonne l'intellectuel, qui s'affiche depuis plusieurs mois aux premiers rangs des manifestations et meetings de l'opposition.

Les craintes d'une dérive autoritaire des islamistes poussent en effet le camp «moderniste» à l'union sacrée. Arrivé en ordre dispersé aux dernières élections, il essaie de s'organiser en un front uni autour d'«un projet de défense et de développement du modèle tunisien», expose Samir Taïeb, élu d'Al-Massar, l'une des principales composantes de la future alliance. Avec le Parti républicain, Al-Massar forme déjà un groupe parlementaire au sein de l'Assemblée constituante.

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