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Libération
EDITORIAL

Gauches

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par Nicolas Demorand
publié le 11 septembre 2012 à 21h46

Deux positions inconciliables mais tout aussi légitimes. Daniel Cohn-Bendit : pragmatisme, détermination et toujours le même enthousiasme inventif pour chercher, contre vents et marées, des voies permettant de parfaire la construction de l'Union européenne. Jean-Luc Mélenchon, appuyant où cela fait de plus en plus mal : le déficit démocratique au sein de l'UE, une politique économique très loin d'être sociale, des abandons de souveraineté au profit d'instances non élues. Deux conclusions radicalement différentes : pour le premier, il faut continuer à avancer, l'Europe étant un grand bricolage de compromis, de crises, de textes de circonstances, l'imperfection des moyens comptant peu au regard de la finalité du projet. Pour le second, il faut arrêter la machine folle, contester ses impensés, fissurer le cercle de la raison européenne pour espérer le refonder. Quel citoyen peut dire que ces deux positions ne le traversent pas depuis le référendum de 2005 ? Ou nier que le fonctionnement du cénacle intergouvernemental, capable d'accoucher de bonnes décisions, prospère aussi sur un sidéral vide politique ? Une chose est certaine : la vie et une partie du destin des Etats-membres sont inextricablement liées à celle de l'Union, cet état de fait déchirant aussi bien la gauche française que les droites européennes. Alors quoi, maintenant : fédéralisme, Union à plusieurs vitesses, statu quo, réforme institutionnelle, zone euro renforcée et intégrée, politiques de relance mass