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Analyse

Le lent cheminement de Hollande sur la voie fédérale

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Contrairement à Sarkozy, il juge que la crise de l’Europe n’est pas financière mais politique. Mais le souvenir de l’échec du référendum de 2005 l’incite à la prudence.
Angela Merkel et François Hollande à l’Elysée le 27 juin. (Reuters)
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 11 septembre 2012 à 21h16
(mis à jour le 12 septembre 2012 à 12h58)

François Hollande, qui reste traumatisé par le référendum de 2005 sur le projet de Constitution européenne, est-il prêt à s'engager sur la voie fédérale comme le demande l'Allemagne pour prix de sa solidarité financière ? La chancelière Angela Merkel songe, comme elle l'a confié en juin au président français, à demander, dès le Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement en décembre, la convocation d'une «convention européenne» pour le second semestre 2013 afin de négocier un nouveau traité : «Je suis capable de gagner le référendum que j'organiserai pour le ratifier», a-t-elle affirmé.

Hollande s'est étranglé à l'idée de rouvrir aussi vite le chantier institutionnel et préférerait avancer pas à pas pour éviter que la gauche se déchire à nouveau. Néanmoins, il sait qu'il ne peut pas refuser l'offre allemande, encore moins depuis que la Banque centrale européenne a décidé de sortir, jeudi, l'artillerie lourde pour aider les Etats dont la dette est attaquée par les marchés : «La BCE a fait ce qu'elle devait faire et elle nous a donné du temps : à nous d'agir maintenant afin de stabiliser politiquement la zone euro», reconnaît un conseiller du chef de l'Etat.

Pour l’Allemagne, il n’est pas question que les Etats de la zone euro soient financièrement solidaires les uns des autres (par exemple, en mutualisant tout ou partie des dettes nationales) s’il n’y a pas d’abord un contrôle étroit des budgets nationaux par les instances de l’UE. Ce