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Libération

Le seul débat qui vaille en Europe

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publié le 11 septembre 2012 à 19h07

C'est un discours qui disait tout et pas seulement aux Américains. Les électeurs européens devraient, eux aussi, méditer l'adresse à la Convention démocrate par laquelle Barack Obama a lancé sa campagne car le «choix» politique qu'il y décrit s'offre tout autant à l'Europe qu'à l'Amérique.

Ce «plus clair des choix», expliquait-il, oppose ceux qui disent que «puisque l'Etat ne peut pas tout faire, il ne devrait rien faire ou presque» à ceux qui considèrent, au contraire, que l'Etat, bras armé de la démocratie, doit corriger les inégalités, favoriser la mobilité sociale, réguler l'économie et investir dans l'avenir. D'un côté, ce sont les partisans du laisser-faire, ceux-là mêmes dont les politiques de dérégulation avaient conduit, en 2008, à la crise dans laquelle le monde continue de se débattre. De l'autre, c'est un éventail allant de Franklin Roosevelt, le président qui avait rebâti les Etats-Unis après la crise de 29, aux sociaux-démocrates et à toute une partie, aussi, des droites et des centres européens inscrits dans des traditions bonapartistes ou chrétiennes.

Ce débat est tout aussi ancien que les débuts du capitalisme. Il avait repris toute sa force avec l’écroulement soviétique et le basculement chinois car, dès lors que le capital n’eut plus peur du communisme, son obsession fut de reprendre les concessions qu’il avait dû faire au travail depuis les débuts du mouvement ouvrier. C’est le débat qui, malgré 2008, revient dan