Le président de l'Agence pour les Roms sourit sous sa moustache fournie : «Les 300 euros que la France offre aux Roms pour leur rapatriement "volontaire" ? Ce sont des vacances payées ! Les Roms passent quelques jours ici, puis ils rentrent en France.» Ilie Dinca est volontiers critique sur la politique menée par l'Hexagone, alors que le ministre de l'Intérieur français, Manuel Valls, doit se rendre aujourd'hui et demain en Roumanie (lire ci-dessous). «Les Roms sont des citoyens européens. On ne peut pas les empêcher de repartir», insiste-t-il, tout en assurant proposer des programmes d'insertion. «Mais ils ne sont pas vraiment intéressés», avoue-t-il, un brin gêné. La France ne paie pas seulement les déjà fameux 300 euros. En collaboration avec les autorités locales roumaines, elle aide certaines familles à ouvrir un commerce ou une petite entreprise, le plus souvent dans le bâtiment. «Selon nos estimations, 80% de ces projets ont réussi», affirme un fonctionnaire de l'ambassade de France. Une goutte d'eau pourtant.
Soins . Officiellement, la Roumanie compte 600 000 Roms. Plusieurs ONG estiment en revanche que leur nombre serait en réalité entre 1,5 million et 2 millions, soit entre 7% et 10% de la population roumaine. Dans un pays pauvre, les Roms sont encore plus pauvres. Selon une étude de la fondation Soros, un enfant rom sur quatre ne va jamais à l'école et un sur deux ne termine que les études prima