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Libération
Récit

«Innocence of Muslims», film de la haine

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Une vidéo blasphématoire provoque une crise entre les Etats-Unis et le monde musulman, après la mort de quatre Américains en Libye.
publié le 12 septembre 2012 à 22h06

Un soi-disant promoteur juif qui dénonce «le cancer de l'islam», un pasteur de Floride obsédé par le Coran et, derrière tout cela, des militants coptes égyptiens… A moins de deux mois de l'élection présidentielle, Barack Obama est confronté à une crise diplomatique qui semble avoir été montée de toutes pièces par un étrange assemblage de provocateurs poursuivant des intérêts sans doute divers. Cette crise est aussi l'une des plus graves de son mandat : l'ambassadeur américain en Libye et trois autres diplomates ou employés américains ont été tués, dans la nuit de mardi à mercredi, à Benghazi. Dans toute l'histoire de la diplomatie américaine, Christopher Stevens, 52 ans, est le sixième ambassadeur ainsi tué dans l'exercice de ses fonctions. Le précédent cas remontait à 1979, en Afghanistan.

Cuisses. Christopher Stevens, qui avait été chargé de liaison auprès du Conseil national de transition pendant le soulèvement à Benghazi, en 2011, a été tué alors qu'il fuyait le consulat américain, pris d'assaut par une foule de manifestants. Au même moment au Caire, d'autres manifestants s'attaquaient à l'ambassade des Etats-Unis sous le même prétexte : protester contre un film sorti outre-Atlantique qui insulte la religion musulmane.

Intitulé Innocence of Muslims, le film présente le prophète Mahomet entouré de jeunes femmes en nuisette et cherchant l'inspiration entre leurs cuisses. Lorsqu'il ne fornique pas, le Prophète fait écarteler les infidèles ou