Quatre personnes ont été tuées hier mardi dans de nouveaux affrontements dans le sud-est du Kenya. La rivalité latente entre deux communautés a soudainement tourné au massacre, le bilan s'élevant à au moins 100 morts en trois semaines dans cette région d'où ne parviennent que peu d'informations.
Que se passe-t-il ?
Depuis la mi-août, des raids entre villages sèment la terreur dans le sud-est du pays, dans le district de la rivière Tana. Ce lundi, au moins 38 personnes, dont des enfants, ont été massacrés par plus de 300 hommes armés de machettes, d’arcs et de flèches, d’armes à feu (sans doute issues du trafic d’armes en Somalie voisine) selon plusieurs témoignages et la police . Les assaillants ont incendié les maisons. Au moins quatre villages ont été complètement rasés par le feu, selon la Croix-Rouge.
Pourquoi cette explosion de violence ?
Le conflit oppose deux tribus, les Orma, qui sont pour la plupart des éleveurs nomades, et les Pokomo, des agriculteurs sédentaires. On ignore encore qui, dans ce cycle de violences, a commencé par attaquer qui. Les affrontements entre Orma et Pokomo sont récurrents mais ont rarement atteint ce niveau de violence. Ils s'opposent autour de questions très pratiques comme l'accès à l'eau de la rivière Tana, ou le respect des pâturages. «Il ne s'agit pas d'un conflit autour de différences ethniques mais de petites frictions très localisées, quotidiennes, répétées, qui au fur et à mesure finissent par s'amplifier», souligne depuis Nairobi Dominique Connan, chercheur spécialiste du Kenya, rat