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Analyse

Benoît XVI en terrain miné au Liban

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Le pape arrive aujourd’hui à Beyrouth, dans une région en ébullition.
A Jounieh, au nord de Beyrouth, le 4 septembre. La visite papale avait été programmée avant le printemps arabe. (Photo Jamal Saidi. Reuters)
par Eric Jozsef, Correspondant à Rome
publié le 14 septembre 2012 à 9h44

Le Vatican n'a pas attendu l'heure des vêpres. Mercredi après-midi, le porte-parole du pape, Federico Lombardi, s'est empressé de diffuser un communiqué en italien - comme de coutume -, mais également en arabe, pour condamner l'attentat contre le consulat américain de Benghazi, en Libye (lire page 8), et aussi dénoncer «les offenses injustifiées et les provocations à la sensibilité des musulmans».

A la veille du périlleux voyage de deux jours de Benoît XVI au Liban, le Saint-Siège a ainsi tenu à stigmatiser sans le nommer le film Innocence of Muslims (lire Libération d'hier) qui serait à l'origine de la flambée de violence au Moyen-Orient, estimant qu'il «approfondit les tensions et la haine, déclenchant une violence inacceptable». L'objectif était très clairement de jeter le maximum d'eau bénite pour apaiser le climat déjà très tendu qui entoure cette visite papale à Beyrouth, au cours de laquelle le souverain pontife, âgé de 85 ans, prononcera pas moins de sept discours et célébrera une messe en plein air.

Du côté de Saint-Pierre, on tient à afficher sa sérénité. «Mon voyage apostolique au Liban et, par extension, dans l'ensemble du Moyen-Orient se place sous le signe de la paix», a assuré Benoît XVI dès dimanche. «Au Vatican, on sait masquer ses sentiments, glisse un vaticaniste. C'est le vingt-quatr