La banque centrale américaine (Fed) a pris le risque jeudi d’ouvrir une nouvelle porte sur l’inconnu en décidant de créer encore de la monnaie en masse pour tenter d’accélérer la baisse du chômage.
La Réserve fédérale des Etats-Unis va plus loin qu’elle n’a jamais été. En décidant de racheter des titres adossés à des créances immobilières émis par les organismes de refinancement hypothécaire parapublics (Fannie Mae et Freddie Mac), elle revient à des mesures prises à l’automne 2008 quand l'économie américaine était en chute libre.
Mais quand il y a quatre ans elle s’engageait à racheter un montant fixe de titres, elle prévoit cette fois-ci d’en racheter pour 40 milliards de dollars par mois jusqu'à ce qu’elle observe une «amélioration soutenue» du marché du travail, et d’augmenter la dose tant que ce résultat ne sera pas atteint.
La Fed estime que son action, en pesant sur les taux à long terme, contribuera à hâter la reprise du marché immobilier, mais ça n’est pas son objectif premier.
Autre différence majeure par rapport à 2008, ces nouveaux rachats viennent après deux phases d'«assouplissement quantitatif», qui l'ont vu injecter dans le circuit financier 2 300 milliards de dollars créés à partir de rien, et risquent donc de compliquer encore la normalisation future, repoussée à un horizon toujours plus lointain, de la politique monétaire américaine.
Pour les économistes du cabinet RDQ Economics, le président de la Fed, Ben «Bernanke emmène d'autorité la politique