Au moment où le bilan des morts s'alourdit chaque jour un peu plus en Syrie, où le médiateur international Lakhdar Brahimi effectue une mission «extrêmement difficile», l'impasse est totale dans un conflit dont «personne n'a la clé», admettent des diplomates et experts.
A peine arrivé à Damas jeudi, Lakhdar Brahimi, qui doit rencontrer le président syrien Bachar Al-Assad pendant sa visite de trois jours, a déjà reconnu que la crise «s'aggravait», même s'il a assuré qu'il «n'épargnerait aucun effort pour trouver une solution». Mais face à la violence «ahurissante» en Syrie où les morts se comptent quotidiennement par dizaines voire par centaines, la diplomatie n'offre aucune réponse convaincante. Au contraire. «Nous sommes les otages d'intérêts géostratégiques complexes», accusait en début de semaine le père Paolo Dall' Oglio, un jésuite expulsé de Syrie au printemps, tandis qu'un autre Syrien à Paris évoquait une «monstrueuse realpolitik» internationale.
«Le conflit syrien est comme un immeuble de plusieurs étages : il y a d'abord la guerre interne, puis ensuite toutes les confrontations géostratégiques», résume l'ambassadeur de la Ligue arabe en France, Nassif Hitti. Confrontations entre Iran et Turquie qui aspirent à devenir les acteurs clés de la région, entre Arabes sunnites et Iran chiite, entre Occidentaux et Iran déjà engagés dans un bras de fer sur le nucléaire, entre Occidentaux et Russes... «