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Les Frères maîtrisent le feu au Caire

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Les islamistes au pouvoir affichent leur solidarité avec les manifestants égyptiens, tout en prouvant aux Occidentaux leur capacité à contrôler la situation.
publié le 14 septembre 2012 à 22h16

On pouvait penser que Le Caire serait de nouveau vendredi au cœur de toutes les attentions. D’abord, parce que la capitale égyptienne a été le point de départ des manifestations antiaméricaines dans le monde arabo-musulman pour protester contre la diffusion d’une vidéo retraçant de façon parodique la vie de Mahomet. Ensuite, parce qu’un copte égyptien exilé aux Etats-Unis, Nakoula Basseley Nakoula, est suspecté d’être le réalisateur du brûlot. Enfin, et peut-être surtout, parce que les Frères musulmans, au pouvoir depuis juin, avaient eux-mêmes initié le rassemblement. Mais le grand affrontement annoncé n’a pas eu lieu.

Frondeurs. Tout près de l'ambassade américaine, désormais protégée par un imposant mur installé par l'armée égyptienne, ils n'étaient qu'une centaine, de très jeunes gens, à se confronter aux forces de l'ordre. Jets de pierres de part et d'autre et, toutes les demi-heures environ, des gaz lacrymogènes qui dispersent les manifestants. Cela fait trois jours que les heurts se poursuivent par intermittence, durant la journée ou pendant la nuit. Mais les jeunes frondeurs n'ont rien de militants salafistes. Ce sont plutôt des gamins des quartiers pauvres, sans revendications précises, venus chercher la bagarre avec une police qu'ils détestent. Par moments, quelques barbus tentent une médiation avec les adolescents. Sans succès.

A cent mètres de là, sur la place Tahrir, se trouvent les manifestants officiels, protégés par un cordon de sécurité. Ils on