Pogrom : c'est le nom d'un groupe grec, tendance punk, qui défend la suprématie de la race blanche et la patrie grecque, évidemment en danger. A son répertoire, on trouve une chanson intitulée Auschwitz, dont les paroles n'autorisent aucune ambiguïté : «Fuck Wiesenthal/ Fuck Anna Franck/ Fuck la tribu d'Abraham/ Ah Auschwitz combien je l'aime !» Le groupe existe depuis 2005 et son audience reste marginale. Mais, dès cet été la communauté juive de Grèce a exprimé son inquiétude en découvrant que le bassiste du groupe, Artemios Mathaiopoulos était élu parmi les 18 députés d'Aube dorée. Ce parti d'extrême droite radicale, longtemps cantonné au rang de groupuscule, a réussi une percée lors des élections de juin, en obtenant 7% des voix, ce qui lui a permis d'entrer pour la première fois au Parlement. «Nous sommes mal à l'aise là-dedans», a toutefois commenté son leader, Nikólaos Michaloliákos, qui préfère lancer ses troupes dans la rue.
Elles y étaient d’ailleurs souvent cet été, notamment pour y mener des actions qui évoquent bel et bien des pogroms. En juillet et août, loin des plages et des touristes, dans les grandes villes accablées de chaleur où ne restent que les plus pauvres et les immigrés, les agressions xénophobes se sont ainsi multipliées : un jeune Irakien assassiné, un centre de rétention attaqué, deux Pakistanais presque brûlés vifs. Les auteurs prennent souvent la fuite. Mais il est difficile de ne pas attribuer ces attaques aux sympathi