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Libération

Dans la rue, l’opposition russe piétine

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La Russie de Poutinedossier
publié le 16 septembre 2012 à 21h16

En cette rentrée, l’opposition a le souffle court. La troisième «Marche des millions», qui rassemble les mécontents du régime, toutes couleurs politiques confondues, n’a réuni que quelques dizaines de milliers de personnes samedi à Moscou. Pour être précis : 100 000, selon les organisateurs les plus enthousiastes, 14 000, selon la police. La foule, en rangs compacts, a traversé le centre de la capitale, pour terminer aux pieds d’une scène sur la Perspective Sakharov, sur laquelle ont défilé pendant quelques heures les «suspects habituels» : le blogueur anticorruption Alexeï Navalny, le leader du Front de gauche, Sergueï Oudaltsov, le chef des libéraux, Boris Nemtsov, le champion d’échecs Garry Kasparov, l’écologiste Evguenia Tchirikova…

En ce samedi maussade, les chefs de file de l’opposition à Vladimir Poutine n’avaient pas grand-chose de nouveau à dire aux milliers de visages renfrognés tournés vers eux. Aucune des exigences formulées par les contestataires depuis le mois de décembre n’a été entendue par le pouvoir, qui traite le mouvement des «citadins en colère» par le mépris. L’euphorie des premiers mois est retombée. Contrairement aux manifestations précédentes, les Moscovites n’ont pas concouru cette fois à la banderole la plus spirituelle ou au déguisement le plus loufoque.

Et c’est vrai qu’il n’y a pas vraiment de quoi rire. Poutine a été réélu. Des lois limitant toutes sortes de libertés ont été votées par une Douma plus que jamais à la botte du Kremlin. Les mesures