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Libération

La Chine se déchaîne contre ses Japonais

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Le rachat par Tokyo d’îles revendiquées par Pékin a déclenché de violentes manifestations ce week-end.
Devant l'ambassade du Japon à Pékin, ce dimanche. (Photo David Gray. Reuters)
publié le 16 septembre 2012 à 21h16

En attisant la semaine dernière l'animosité de sa population à l'égard du Japon, le gouvernement chinois jouait avec le feu. En conséquence, Pékin a aujourd'hui beaucoup de mal à maîtriser cette hostilité très ancrée dans la conscience nationale. «Il n'y a plus qu'une solution : la guerre ! Si les chiens de Japonais ne nous rendent pas les îles Diaoyu [que se disputent les deux pays, ndlr], il faudra mettre le Japon à feu et à sang, prône Zheng Luogang, un militant nationaliste de 28 ans qui manifeste devant l'ambassade du Japon à Pékin. Des millions de jeunes sont prêts à prendre les armes contre le Japon. Et, si c'est nécessaire, on pourrait lâcher une bombe atomique sur Tokyo !»

Samedi, des centaines d’excités ont attaqué le bâtiment diplomatique, dont la façade grise a été la cible de pierres, d’œufs et de bouteilles en plastique. Hier, l’ambassade était de nouveau assiégée par des milliers de personnes qui ont défilé toute la journée pour crier leur haine de ce pays qui administre l’archipel des Diaoyu (Senkaku en japonais) revendiqué par la Chine.

«Viol». La semaine dernière, Tokyo a racheté ces îles à leurs propriétaires privés, semble-t-il pour empêcher l'extrême droite nippone, très antichinoise, d'acquérir elle-même ces îlots inhabités. Croyant calmer le jeu, Tokyo a au contraire déclenché une réaction outrée de Pékin contre ce «viol de souveraineté». Dans la foulée, une véritable campagne contre les Japonais a été